Manifestation 15 MARS 2018 des retraités à Foix : « Notre pension de retraite baisse pour la première fois »

, par udfo09

Un effet masse. Sous la Halle aux grains, dans les rues de Foix puis devant la préfecture, « nous sommes bien plus de retraités à nous mobiliser que toutes les fois précédentes », assure Pierre Bessières, secrétaire des retraités CGT de l’Ariège. De fait, ils étaient hier entre 520, selon la police, et un millier, selon les 10 organisations organisatrices, à se mobiliser contre la hausse de la CSG pour les retraités.

Au-delà des traditionnels drapeaux des syndicats et associations représentatives, avouons que les retraités ariégeois ont été inventifs. Les slogans ont fleuri sur les tee-shirts, pancartes et affiches. « Comme on nous traite, on nous retraite », lance une pancarte de Solidaires. « Macron, saigneur de retraite », tranche une autre. « Macron, Robin des bourges… Il prend aux pauvres pour donner aux riches », affiche un tee-shirt.

« Un cumul de décisions »

Jean a soigné sa pancarte, qui affiche « Je suis ce que Macron déteste : fonctionnaire, retraité, nanti et fainéant. » Drapeau CGT en mains, ce retraité des Cabannes fustige : « Je suis venu manifester parce que j’ai toujours été contre les vols. Augmenter ma CSG, c’est du vol. Les gens qui ont des petites retraites, et même les autres retraités d’ailleurs, ont cotisé toute leur vie et nous dit qu’il faut encore cotiser… C’est la double peine ! Par rapport à ma retraite qui est inférieure à 2000 euros par mois, cette hausse de la CSG me ponctionne 365 euros par an. Je dois ponctionner sur mes plaisirs, mes loisirs, mes déplacements. D’autant plus que ça vient s’ajouter à d’autres taxes, comme les prix de l’essence qui augmentent… »

« Les retraites n’augmentent pas… Mais non content de ça, on nous les ponctionne encore ! », critique Michel, retraité des Talcs de Luzenac. « Et les retraités agricoles ont vu la valorisation de leur retraite, votée à l’unanimité à l’Assemblée, reportée à… on ne sait pas quand !, enchaîne Christian, retraité de Montoulieu, des badges Unsa partout sur son manteau.

Bref, « il y a un cumul de décisions contre nous, regrette Monique, de Varilhes, militante FO. Il y a quelques années, on nous a supprimés la demi-part pour les veuves qui n’ont pas élevé leur enfant plus de 5 ans. En 2013, on nous a ajouté une contribution de 0.3 % pour financer l’autonomie… Mais, avec la CSG, notre pension de retraite baisse pour la première fois. » Le tout, conclut Jean, « alors que l’impôt sur la fortune a baissé et que les plus grosses fortunes gagnent des milliards en bourse… »

LA DÉPÊCHE DE L’ARIÈGE