Pénurie d’infirmières au centre hospitalier

, par udfo09

Hier, alors que le conseil de surveillance de l’hôpital de Tarascon se réunissait, une délégation d’une vingtaine d’agents a interrompu la réunion pour faire part de leur colère et de leurs craintes.

Depuis plusieurs mois, le centre hospitalier de Tarascon-sur-Ariège fait face à une diminution croissante et de plus en plus alarmante de son personnel soignant, et notamment des infirmiers et des aides-soignants.

Une situation telle, qu’aucune admission n’est désormais possible au sein de la structure et qu’une réorganisation, en urgence, des services pour la saison estivale devrait être instaurée à partir du 1er juillet.

Cette dernière - établie par le centre hospitalier du Val d’Ariège, qui dans le cadre du groupement hospitalier du territoire gère désormais l’organisation de la structure - prévoyait le déménagement de 26 résidents dans deux services différents ainsi qu’une charge de travail supplémentaire pour le personnel soignant présent.

Ce projet de réorganisation, présenté ce mercredi aux personnels, a été refusé en bloc par ces derniers appuyés par les délégués des syndicats Force Ouvrière et CGT.

Afin de faire entendre leur mécontentement et obliger la direction à revoir ce projet de réorgisation, ils sont une vingtaine d’agents et délégués syndicaux, hier, à avoir interrompu la réunion du conseil de surveillance qui se tenait au sein de la mairie de Tarascon.

« Nous n’arrivons pas à recruter du personnel »

Face à l’ensemble du conseil de surveillance - composé de représentants de la municipalité, de l’ARS, du conseil départemental et de la structure - les agents, par la voix de Denis Denjean, secrétaire FO, ont fait remonter leurs inquiétudes et leurs craintes. « Actuellement, il ne reste en poste que 5 infirmières pour assurer les soins de 137 résidents, a-t-il rappelé devant l’assemblée. On nous a proposé la fermeture d’un service, impactant le quotidien d’une vingtaine de résidents et doublant, de fait, la charge de travail de tout le personnel. Sur le planning qui nous a été proposé, certaines infirmières passaient à des journées de 12 heures pour atteindre parfois des semaines de 60 heures. Cette organisation est aussi illégale pour les employés qu’inhumaine pour les résidents. »

Conscient de l’impact d’une telle situation sur le service de santé proposé à ses concitoyens, Alain Sutra, président de l’établissement et maire du village, a encouragé Jean-Marc Viguier, directeur du Chiva, à discuter le plus rapidement possible avec une délégation du personnel.

Ce dernier a d’emblée donné raison au personnel présent avant de leur réaffirmer la difficulté auquel l’établissement fait face. « Nous n’arrivons pas à recruter. Si demain vous m’amenez une liste de personnel à recruter, que j’embaucherais dans la foulée, la situation s’améliorerait très vite. Mais je ne l’ai pas. Et dans ce cas, nous devons discuter, dialoguer, et ce dans la continuité, afin de trouver une solution qui puisse satisfaire tout le monde », a-t-il déclaré avant de laisser la parole à son directeur des soins qui a, quant à lui, énuméré les solutions qui étaient actuellement envisagées  : recherche d’étudiants infirmiers, employés en interim ou encore appel aux infirmières libérales pour venir en soutien.

Malgré ces nouvelles, la délégation n’a pas souhaité quitter la salle avant que la direction n’ait acté d’un rendez-vous dans les plus brefs délais. Chose qui a été faite. La rencontre doit se tenir mardi prochain, à 16 heures. Pour les agents, c’est une petite victoire, mais la guerre est loin d’être gagnée.

OCÉANE OULES LA DEPECHE DU MIDI